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Minos et compagnie
20 octobre 2009

La question de la frange tranchée

Ou comme un écho fait au billet de Bulles d'infos sur le sujet.

roseJe ne sais pas pourquoi, mais parmi les hommes qui ont pu traverser ma vie ces dernières années, beaucoup ont eu des envies d'"ailleurs". De l'un de mes premiers amours de jeunesse qui préféra fuir à l'autre bout du monde plutôt que de rompre avec moi, en passant par mon premier ostéopathe parti vivre au Japon pour apprendre les rudiments de la magnétothérapie avec des maîtres en la matière, jusqu'au pédiatre de mes affreux qui rejoint un monde meilleur en succombant brutalement à un infarctus en plein calendrier des vaccinations, beaucoup m'ont abandonnée sans se retourner. Forcément, mon coiffeur ne devait pas échapper à la règle. Ce dernier, virtuose du dégradé, génie de la mèche de côté, est parti il y a plus de deux ans en Inde se ressourcer dans un ashram. Aux dernières nouvelles, il y avait pris goût et se préparait à devenir moine. Et moi d'errer comme une âme en peine, passant depuis son départ de mains en mains, de salon en salon, cherchant désespérément celui ou celle capable de sublimer mes queues de rat ma longue chevelure soyeuse. J'avais cru trouver le repos il y a quelques mois de cela en laissant sa chance à la profession en Province. Figurez-vous que ma belle-sœur habite à Orléans et qu'à Orléans, il y a des salons de coiffure ! Diiiiiiingue non ? Bref, un jour un peu par hasard et parce que ma couleur tournait queue de vache, je me suis rendue dans l'un d'eux. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir que la couleur orléanaise était tout aussi réussie que la parisienne et que le dégradé frangé du sud de la Loire n'avait rien à envié à celui du nord.

Bref, j'étais à peu près coiffée quoi que je fasse et je peux vous dire que c'est un comble pour une fille comme moi dont la dernière rencontre avec une brosse date de 1983. J'étais sur le point de me détendre quand la jeune personne entre les mains de laquelle j'avais remis ma tête, et par là même mon rêve inavoué de ressembler un jour à Jennifer Aniston, m'annonça qu'elle quittait le salon pour rejoindre son petit ami en banlieue parisienne. Ne vous méprenez pas, je suis pour le regroupement familial, mais pas dans n'importe quelle circonstance et MES cheveux ne sont pas n'importe quelle circonstance ! J'ai déclenché d'âpres négociations pour la faire rester, mais rien à faire la donzelle n'a pas voulu entendre raison. J'étais prête à reprendre mon chemin d'égarée de la mèche, quand on m'a fait une proposition que je ne pouvais refuser. L'ultime consécration pour toute cliente de salon qui se respecte : être à présent coiffée par le patron lui-même. Oui, vous m'avez bien entendu, LE-PA-TRON. Je me sentais appartenir désormais à une élite, de la même étoffe de celle qui ne fait pas la queue aux ventes presse et qui a sa table réservée dans tous les endroits branchés de la ville. Ragaillardie et fière, je me pointe il y a donc quelques jours à notre premier rendez-vous.

Le patron m'attend, c'est un jeune homme aux cheveux décolorés, dynamique, aux faux-air d'un personnage de cinéma...

brunobora1

Dès la porte passée, il me dévisage. S'avance vers moi, me fais l'œil du tigre : vous savez ce plissement d'yeux qui aide celui qui s'en sert à focaliser toute son attention sur un détail important. On sent qu'il m'analyse, ne laisse rien au hasard. Le maître réfléchi. Moi en attendant, je regarde le plafond, je sens que ce n'est pas le moment de l'ouvrir. Et puis tout d'un coup perçant le silence de sa petite voix aigüe, il me demande :"qu'est-ce qu'on vous fait ?". Là je me dis :"ma fille c'est le moment ou jamais de réaliser tes rêves. Tu es face à un pro bordel de merde, OSE !". D'une voix timide, mais plus que jamais déterminée, je lui réponds :" je voudrais changer de tête, tout en gardant ma longueur et ma frange". Le patron écarquille les yeux et se met à rire de plus en plus fort tandis qu'il s'éloigne. Il s'arrête net, donne quelques ordres à son équipe et disparaît dans la salle des bacs. J'ai l'impression d'avoir dit une énorme connerie. L'une de ses assistantes cherchant à me rassurer me dit qu'il entend cette demande à longueur de journée et qu'il ne faut pas que je m'en fasse. Moi, penaude, j'essaye de faire bonne figure et lave cet affront dans la lecture d'un Voici datant de Mathusalem. Ce qui me convient parfaitement, car et d'une je ne connais pas la moitié des gens dont on parle et de deux, l'actu' de ces gens est toujours la même à quelques mois près : liaison, mariage, bébé, séparation, liaison, mariage,- Ah, autant pour moi, overdose ou dépression -, séparation....puis vient le moment tant redouté et attendu après la couleur et le shampoing : la coupe !

Tel un félin, le patron s'avance vers moi armé de son peigne et de sa pair de ciseaux. Il me dit qu'il m'a entendue, qu'il m'a comprise et part dans un ballet somptueux, ondulant à chaque cliquetis de ciseaux. Je regarde une pluie de mèches tomber, comme une enfant regarde sur elle la neige tomber. Je n'arrive pas à y croire, je vais enfin changer de tête !
Tout d'un coup, le patron s'arrête, se saisit d'une bombe de laque, m'en asperge copieusement et me dit :"c'est fini !". Quoi, c'est fini ?! Fini, fini ? Fini le regard triste du miroir le matin ? Finie, la queue de cheval cache misère ? Finis les "quand je serai grande, j'aurai une jolie coupe de cheveux mettant enfin en valeur la finesse de mes traits, le bleu de mes yeux" ?!!! Naaaaaaaaan ! Rien n'était fini ! Il n'y avait bien que ce petit avorton de patron qui était content de lui !

Moi, honnêtement, je m'attendais au moins à ça :

frange1

ou, au pire, à ça :

frange_2

Mais, jamais je n'aurais cru qu'il aurait été capable de faire ça :

frange_3

Bon, et comme je ne suis pas toute seule à faire ce que je peux avec mes cheveux, je vous laisse avec Rose, une frangine de frange, qui dans un dernier album au titre évocateur, nous livre une pop-folk douce amère. 'Suis pas fan, mais il y a une vraie solidarité entre frangée, vous savez.

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Commentaires
L
Ciindyy bienvenue !<br /> Merci pour ton commentaire et surtout merci de ne pas lire ce texte !
C
Desole maais se texte ne me donne pas envi de le lire
E
Je n'en reviens pas comment j'ai pu rater ce billet ?<br /> c'est pas possible!!<br /> Du coup j'arrive largement après la bataille.<br /> Quoique.<br /> C'est quoi ce billet daté du 20 octobre que tu poste si j'en crois les commentaires le 2 novembre ?<br /> Qu'est ce que tu nous as fait ?<br /> <br /> Bon en tout cas j'étais MORTE DE RIRE (en majuscule pour que tu vois bien à quel point) en lisant ton histoire et sa chute.<br /> je m'attendais même à une photo de toi genre masquée et le chien c'était très drôle.<br /> <br /> En tout cas chez le papa chépou tu étais très bien coiffée, c'était avant ou après ?
F
Moi je voudrais avoir la coupe de Farah Fawcet (ça s'écrit comme ça?), mais bon on fait pas toujours ce qu'on veut. J'ai pas remarqué que ta coupe était ratée, en tout cas !! Sinon, je me cherche un coiffeur, je tenterais bien la nouvelle athènes, merci foxy !
L
Merci Foxy pour le tuyau, encore quelques semaines à tenir avec une frange qui me chatouille le nez (ben oui quoi, faut que je rentabilise la coupe) et je me rue à la Nouvelle Athènes. Enfin, une adresse sur Paris ! <br /> Tu as raison, on investit trop (émotionnellement et financièrement) sur le résultat quand on va chez le coiffeur et du coup on est forcément déçu.<br /> <br /> L'armadio, tu as le cheveu fin et sans volume toi ? Bon, n'est pas David Mallet qui veut, mais je pense qu'il suffit d'avoir 2 dixièmes à chaque oeil pour voir que ce n'est pas le cas ! <br /> Merci de continuer à commenter mes rares billets alors que je suis bien incapable de te rendre la pareille en ce moment. <br /> <br /> Ben oui Bulles, j'étais déjà mal coiffée chez le Père Chépou, mais j'avais sorti mon joker : la queue de cheval cache misère !<br /> Je te rassure, tout le monde aimerait être Jennifer Aniston des cheveux (moi en plus, j'aimerais être Jennifer Aniston des kilogs). Celle qui ose dire le contraire ment honteusement ou a trouvé un bon coiffeur. Et dans ce cas là, qu'elle lâche le morceau immédiatement !
Minos et compagnie
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