Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Minos et compagnie
24 février 2009

Papy fait de la résistance

Ou pourquoi je veux croire en l'immortalité

grantorinoAttention, l'Inspecteur Harry revient et il n'est pas content ! Enfin, ça aurait pu être lui quelques trente années plus tard... le personnage principal de Gran Torino s'en inspire du moins. Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le voeu qu'il aille à confesse, mais Walt n'a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage... Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd'hui peuplé d'immigrants asiatiques qu'il méprise, et Walt ressasse ses haines, innombrables - à l'encontre de ses voisins, des ados Hmong, latinos et afro-américains "qui croient faire la loi", de ses propres enfants, devenus pour lui des étrangers. Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu'au jour où un ado Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino (d'où le titre !) à laquelle Walt tient comme à la prunelle de ses yeux... C'est le début d'une amitié inattendue, qui changera le cours de leur vie.

Clint Eastwood réconcilie ici deux genres dans lequel il excelle : le film d'action ultra violent et le mélo dégoulinant. C'est comme si l'inspecteur Harry marchait sur la route de Madison en réglant ses comptes avec l'Histoire, la vie, la mort.
On dit de Clint Eastwood qu'il est le dernier des cinéastes classiques et que Gran Torino est sûrement son dernier film. Du moins, il le laisse entendre se montrant à travers son personnage vieillissant et malade, livrant chaque séquence comme si c'était la dernière.
Si c'est vrai, qu'allons-nous faire pauvres mortels ? Comment vivre après Clint ? Ses films sont comme des bonbons fourrés à la confiture : Pale Rider, un bonbon à l'orange ; Bird, un bonbon au citron, Sur la route de Madison, un bonbon à la fraise,  Créances de sang, un bonbon au cassis, Les pleins pouvoirs, un bonbon à la pomme, Space cowboys, un bonbon au caramel, Mystic River, un bonbon au moka et j'en passe et des meilleurs... une fois le paquet vidé, que déguster ? Comment remplacer ce génie de la mécanique humaine, ce professionnel de la subtilité des sentiments ? 

Certains diront justement que c'est trop systématique, trop parfait, trop évident, trop lisse.
Eux aussi ont raison. Mais quand on est aussi brillant que ne l'est Clint Eastwood, on peut se permettre cette faiblesse.

Gran Torino, de et avec Clint Eastwood, en salles le 25 février

Publicité
Commentaires
S
Aaaahhh, ben je me sens moins seule ! Enfin quelqu'un pour trouver que Clint n'est pas que beau, que intelligent, que talentueux. Il peut aussi finir par être chiant par tant de perfection.<br /> Et puis, c'est quoi ce commentaire Simone ?? Ça se fait de laisser ça en guise d'encouragement à ses petites camarades ? Sors un peu Chérie, prends l'air frais, vois du monde, chais pas moi, fais kekchose ! Tu vas finir par te rider à poster des remarques que tu crois critiques et acerbes, alors qu'elles sont juste gratuites et méchantes.<br /> Des bises qui claquent !
A
Comme quoi, personne n'est parfait !
S
c'est trop systématique, trop parfait, trop évident, trop lisse. Et non je ne parle pas du film.
Minos et compagnie
Publicité
Publicité