Ça me gave (mais moi au moins je mange à ma faim)
ou un billet pour quelques Plumpy Nut® de plus
Salut vous !
Ne me demandez pas où j'étais passée, je ne le sais pas moi-même. La vie, le boulot, les affreux et pour finir l'actualité ont eu raison ces derniers temps de mon enthousiasme à m'exprimer, sur tout, sur rien et surtout sur rien !
Avouez que le climat est vraiment morose non ? Il y a l'élection présidentielle qui ne démarrera pas tant que les problèmes d'érection de DSK ne seront pas résolus (sans parler du résultat de l'érection présidentielle qui truste ces derniers temps la une des journaux people) ; un type qui bute 76 personnes en Norvège pour que l'on parle de lui et le pire c'est que ça marche ; les conflits en Libye, en Syrie et surtout cette météo de daube qui font de nous tous des juillettristes.
Et dire que nous redoutions la sècheresse il y a quelques semaines encore... On l'a échappé belle !
Cela aurait été vraiment une catastrophe : il aurait fallu faire des économies d'eau, les récoltes auraient été des plus mauvaises, on pensait même devoir faire face à un black out nucléaire ! Rha oui, là vraiment on a été très futé de ne pas la choper celle-là ! D'autres n'ont malheureusement pas eu cette chance. Vous ne voyez pas de qui je veux parler ? Mais si, vous savez, les pauvres Africains qui crèvent la dalle en ce moment même, principalement en Somalie, au Kenya, en Ethiopie, en Ouganda et à Djibouti. Soit près de 12 millions de personnes et parmi eux plus de 2 millions d'enfants, les premières victimes de ce genre de fléau. Et, sur ces 2 millions, 640.000 sont actuellement dans un état de malnutrition extrêmement avancé. S'ils ne bénéficient pas d'une assistance thérapeutique immédiate, l'espérance de vie de 500.000 d'entre eux ne dépassera pas un mois.
Bah, en même temps, ce genre de choses a toujours existé là-bas, il n'y a donc pas péril en la demeure. Enfants, dans les années 80, si vous êtes de la même génération que moi, on avait même pris l'habitude de dîner en regardant au journal de 20 heures des petits noirs mourir de faim. C'était comme ça, on n'y pouvait rien. Ça ne nous coupait même plus l'appétit. Mais à présent, nous sommes en âge d'agir et cette famine est la pire que la corne de l'Afrique ait connu depuis 60 ans, alors si nous ne faisons rien, si nous ne leur donnons pas un minimum de moyens et de soutien à quoi bon se prétendre encore humain, hein ?
Je te vois froncer les sourcils Lecteur, tu n'es pas encore convaincu par la démonstration et te demandes s'il est bien nécessaire de troquer ne serait-ce que 10 euros (soit le menu Big Mac et le Happy Meal du petit que vous dégusterez sur la route des vacances) contre 170 sachets de sels de réhydratation ou 36 sachets de Plumpy Nut®, cette pâte énergétique qui sauve. Alors laisse-moi combattre quelques idées reçues que j'ai malheureusement entendues et qui me font désespérer de mes congénères.
- "C'est bien beau de donner, mais si l'aide n'arrive pas à ceux qui en ont besoin, à quoi bon ?"
Oui, en effet la Somalie est en proie depuis des années à une guerre civile (et je n'essaye même pas de te parler du degré de corruption de ses dirigeants). Certaines milices n'hésitent pas à interdire ou confisquer l'aide humanitaire qui parvient régulièrement dans le pays. Mais ces dernières ont leur propre règle et acceptent, certes avec beaucoup de réticence, la présence sur le terrain de certaines ONG, telles que l'Unicef, Action contre la faim et MSF qui peuvent encore travailler au contact des populations en danger. Donner à ces ONG, c'est leur permettre d'accroitre leurs moyens d'actions et de sauvetage. Si nous ne donnons pas, c'est bien NOUS et nos gouvernements qui serons responsables de la mort de millions de personnes, au même titre que ces fameuses milices.
- "Sont marrants ces gens, ils crèvent la dalle, mais ça ne les empêche pas de faire 5 gosses qu'ils ne pourront de toute façon pas nourrir décemment."
Quand on vit avec moins d'un euro par jour, l'achat d'une boite de capotes ou d'une pilule contraceptive ne fait pas partie des priorités. Et comme l'espérance de vie là-bas est de 47 ans, autant un peu en profiter avant qu'il ne soit trop tard !
Sans déc. le prochain qui me dit que ces gens n'aiment pas leurs enfants, je l'emmène faire des dizaines de kilomètres à pied dans le désert sous un soleil de plomb, histoire de bien lui faire saisir l'amour que la femme somalienne porte à sa progéniture quand elle cherche désespérément à rejoindre un camps de réfugiés afin de la mettre à l'abri.
- "Plutôt que de donner aux Africains, pourquoi ne pas balayer un peu devant notre porte et aider les chômeurs, SDF et miséreux de notre pays ?"
La misère est terrible où qu'elle soit. En France aussi on meurt de malnutrition, de froid, de maltraitance dans le désintérêt général. Sauf que là, on parle d'une catastrophe sans précédent. Le tremblement de terre et le tsunami qu'a connu le Japon en mars dernier et qui nous a tous terriblement émus a fait plus de 20 000 morts, la famine si nous la laissons gagner du terrain pourrait en faire une centaine de fois plus !
Et comme là je suis à court d'arguments, je laisse le mot de la fin à Bono (les fans de U2 m'en sauront gré). Celui-ci a appelé lundi dernier les leaders de la planète à se mobiliser pour la Corne de l'Afrique. Attention, c'est rapide, clair et très efficace. T'es prêt Lecteur ? Alors, je balance la phrase qui tue et qui va te coller une sacrée prise de conscience :
"Il est incompréhensible que l'on puisse mourir de la faim en 2011".
Voilà, c'est dit. Alors tu fais comme tu veux, mais donner s'impose (en fonction de tes moyens cela va de soi). Pour te simplifier la tâche, je te mets en lien ici un article qui t'expliquera tout ce que tu dois savoir sur cette urgence sanitaire ainsi que la liste des organismes qui interviennent et à qui tu peux apporter ton aide.
Je n'ose même plus vous souhaiter à tous un bel été après cela. Mais je vais le faire quand même car je suis une incorrigible optimiste, et en chanson qui plus est (qui rappellera bien des souvenirs à certains).