La femme est un homme comme les autres

Ou pourquoi j'aurais mieux fait de regarder la Nouvelle Star

Hier soir, Minos 1^er ne voulait pas me laisser regarder la Nouvelle Star rapport au coup de Trafalgar que je lui avais porté, vendredi dernier, en zappant sur les César alors qu'il y avait le match de rugby du siècle. Et moi, je n'étais pas d'accord pour me fader une énième rediffusion des Bronzés qui, à force, ne me font plus rigoler. Par conséquent, au lieu de nous lancer les assiettes et leur contenu au visage, nous avons décidé de nous comporter en adultes responsables en choisissant ensemble le programme joker.

Notre choix s'est porté sur la soirée thématique d'Arte sur les femmes en politique qui commençait par un sujet racoleur sur Rachida Dati, notre toute dernière Garde des Sceaux pour ceux qui l'auraient déjà oubliée. Dati l'ambitieuse que ça s'appelait, et fidèle à son titre, ce documentaire montrait comment la machiavélique Rachida Dati avait manœuvré pour parvenir au sommet de l'État, côtoyer les plus grands et flirter abusivement avec le pouvoir. Jolie démonstration poussive où Dati, imbue d'elle-même, se prête au jeu en insistant sur le fait qu'elle est bel et bien ambitieuse. Certaines personnes ayant fait partie de son entourage témoignent, comme Albin Chalandon, l'un de ses mentors et son épouse, Catherine Nay, journaliste à Europe 1 (houuuuuuu la jalouse !). Ils attestent à qui mieux mieux que oui, Dati est calculatrice, manipulatrice, qu'elle aime le pouvoir, le luxe et poser pour Paris-Match en robe Dior. Bref, rien de neuf sous le soleil, si ce n'est qu'en filigrane, on est gêné par le comportement de nos dirigeants, par leur ego démesuré qu'il suffit de flatter pour être catapulté au plus haut sommet. Mais après tout, ce ne sont que des hommes.
Ben oui, à force de vouloir pointer du doigt l'opportunisme de Dati et bien on nous a prouvé à quel point les hommes, à qui elle a eu affaire, pouvaient être cons. "Rhoooooooo ! Chienne de garde sors de ce corps tout de suite !". 

Minos 1^er s'est carapaté pour jouer sur sa X-Box et échapper à mes cris d'indignation concernant le Thema d'Arte qui, à ce stade, est consternant de stupidité et de préjugés. Et ça continue avec un reportage sur le Women's Forum Global Meeting, un Davos féminin créé à l'initiative d'une femme d'affaire française. Quelques centaines des femmes les plus influentes sur cette planète s'offrent trois, quatre jours à Deauville pour réfléchir ensemble sur l'avenir du monde. Inutile de dire que cette cellule de réflexion économique et sociale pose d'emblée la femme comme vecteur de progrès.
Bon ok, même si je trouve que c'est une super initiative que de réfléchir à une société féminisée et paritaire, est-ce pour autant une obligation que de tomber dans l'excès inverse en proposant un bar à maquillage dans le centre de conférences et un coin repos pour les hommes qui ne servent à rien. Fallait voir la gueule du coin repos ! Tête d'animaux, Chesterfield au cuir vieilli, bar, cave à cigares... tous les stéréotypes y étaient. 
Soit les organisatrices du Women's Forum ont beaucoup d'humour, soit il est temps de se faire du souci pour elles. Sans doute, faut-il y voir une réponse de femmes excédées par la misogynie qui règne encore dans les plus hautes sphères. Enfin j'espère...
De tout ce méli-mélo de poncifs et de clichés émergeait la voix clairvoyante de Fadela Amara. Elle aussi encourageait les femmes à botter quelques postérieurs d'homme, tout en reconnaissant que, ces derniers temps, le rapport de force s'inversait facilement dans de nombreux domaines.

Et c'est forte de ces belles paroles, que je m'en vais expliquer à Minos 1^er qui est, désormais, le chef de la télécommande.

Comments

[Bulles d'infos]

Entièrement d'accord sur ton analyse du doc sur Dati. J'ai déjà parlé d'elle sur mon blog et pas forcément en bien mais justement j'aurais aimé aller au-delà de cette image et pourquoi pas être agréablement surprise.
Seulement cela n'a pas eu lieu : soit parce que le docu n'était pas assez documenté (ohohoh) soit parce que de bonne surprise il n'y en aura point avec Rachida. Mais je suis restée avec mes interrogations.