Stars d'un jour, stars toujours

Ou pourquoi j'aimerais bien aller voir l'expo photos de David LaChapelle

Ben oui, vous l'aurez deviné, il n'y a pas que les films que j'ai du mal à aller voir, il y a aussi les expos. Et quelle expo que celle des oeuvres de David LaChapelle. Le photographe des stars n'a pas eu son titre dans une pochette surprise. Un cador que ce preneur d'images qui donne envie à toutes nos étoiles de crier : "Picture me, I'm famous !".
TOUS, Ils y sont tous passés : acteurs, chanteurs, rappeurs, starlettes, sportifs... tout ce qui a compté un jour sur la planète célébrités a été immortalisé par LaChapelle. Oui, le mot est lâché, il s'agit bien d'immortalité, car à travers ses portraits, ce photographe de talents capte l'essence même de nos idoles. Cette part cachée d'eux-mêmes, ce charme ou ce travers qui nous fait les aimer et les détester : la sucette de Paris, les courbes de Pamela, le cheval d'Angelina, le coeur de Courtney, la plage des Red Hot Chily Peppers, la bouche d'Uma, ce dragon de Madonna, sans compter la curieuse Cameron ou l'étrange Monsieur Bowie, ici en photos.
Bon, devrais-je vous dire également (mais vous l'aurez sans doute deviné) que c'est THE photographe de mode et qu'il s'est attaqué avec succès à la réalisation de documentaire (Rize, 2005) ?
Maintenant qu'on connaît un peu mieux le gars et son sujet, intéressons nous davantage à son style : trash & soft, acidulé & flashy, glamour & pop, ses photos ne nous laissent jamais indifférents. D'ailleurs, par certains côté, il me fait penser au génial et prolifique Matthew Barney. Prenons pour exemple la série de photos qu'il a fait sur la bouffe avec ses hamburger et hot-dog géants. Ben moi, ça m'a vaccinée du Fast-Food. Ça m'a littéralement écoeurée. Y aurait-il une critique de notre société de consommation par là-dessous ? On peut dire oui, sans hésiter. Pas étonnant que Warhol fut le premier à lui donner un job. Et si on allait plus loin ? Si cette profusion de people, ces stars au kilo, toutes plus magnifiées et plus provocantes les unes que les autres, ne devaient leur existence qu'au fait que nous les consommions ? Et si, par sa série reposant sur l'imagerie sainte, LaChapelle souhaitait nous faire comprendre que nous idôlatrons des dieux de pacotille ? Savez-vous ce qu'il advint de ceux qui glorifièrent le veau d'or ? Que nous arrivera-t-il à nous qui élevons des autels à la gloire d'icônes bling bling ? 
Aïe ! Ca y est, je me suis tordu le cerveau ! Heureusement que c'est le week-end, je vais pouvoir me remettre tout ça en place. Mais avant d'éteindre là-haut et peut-être envisager une visite de l'expo, je tenais à vous signaler que (presque) toutes les photos de David LaChapelle sont visibles sur le blog I love LaChapelle. Chapeau à l'auteur pour le très beau travail de récolement.

David LaChapelle à la Monnaie de Paris, du 6 février au 31 mai 2009