Chèvre et pas qu'un peu
Ou du vin, du pain et des jeux
Inutile de vous préciser que je suis tombée grave raide dingue de ma paire de ballerines à pompons, vous vous en doutez très certainement. D'ailleurs au regard de ce coup de foudre, il m'est désormais facile de répondre à la question que se pose tous les vendredis soirs sur la première chaine un blond au regard de psychopathe, toy boy de son état : Arnaud Lemaire.
Oui, moi je peux te le dire Nono : l'amour est aveugle. Pas besoin d'en faire un jeu de télé réalité.
Rassure-toi Lecteur,
la courbe que tu vois derrière, ça ne peut pas être l'encéphalogramme de Nono puisque le sien est plat.
Petit aparté sur la benjamine des émissions trash de TF1 L'amour est aveugle. C'est du lourd, du TRÈS lourd et du bien gras. Chic ! On a vraiment touché cette fois-ci le fond de la médiocrité et du voyeurisme et on aura du mal à remonter.
Je te donne en quelques mots, Lecteur, le principe de l'émission : trois femmes et trois hommes, tous décérébrés sans exception, cherchent à tâtons du cul l'amour dans le noir... Et à en croire le teaser de l'émission de vendredi prochain, il y aura au menu du jour une obèse et un amoureux des échecs. Ça sent à des kilomètres le bon gros racolage de mauvais goût. J'adore ! Comme tu as été sage, je te mets en lien la bande-annonce pour que tu vois de toi-même l'ampleur des dégâts...
Je ne sais pas ce que tu fais, mais moi vendredi, j'annule ma soirée en amoureux, je ne veux pas rater ça.
Bon, revenons à nos moutons ou plutôt à nos chèvres... comme tout jeune couple passionné que nous sommes, ma paire de ballerines et moi, sommes parties pour le week-end à la campagne. Un beau petit coin, où l'on va de cave en cave, de coteaux en coteaux, sirotant deci delà un petit verre de vin blanc, savourant dès que l'on peut une belle sélection de fromages de chèvre.
Je te montre la sélection de fromages qui, ô comble du raffinement, est servie dans une assiette en plastique.
Par contre, le verre de vin blanc, je l'ai vidé avant d'avoir même eu le temps de penser à le prendre en photo...
Ça sent la terre, l'humidité, l'étable, mais ça parle définitivement à la citadine que je suis.
Par contre mes ballerines ont fait un peu la fine bouche. Cette pelouse à perte de vue, toutes ces fleurs, ces arbres, sans trottoirs, ni passages cloutés, ce parfum subtil et délicat, mélange de purin et d'herbe coupée, ça les a un peu refroidies...
De vraies gonzesses que ces pompons !
Une fleur en pot et ils crient au rhume des foins...
Mais elles ont fini, elles aussi, par succomber aux charmes bucoliques de leur nouvel environnement sans même que j'ai eu à leur faire miroiter l'espoir d'entrevoir la moindre chaussette en liberty !
Mmmmmh... T'as d'beaux œillets tu sais.
Mais pourquoi m'embarrasser, me diriez-vous, d'une paire de ballerines à pompons, alors que la situation et le périple se seraient aisément prêtés au port d'une chaussure nettement moins sophistiquée telle qu'une Converse ou une sandale allemande ? Et je vous répondrais que si je les avais emmenées jusqu'ici c'était pour nourrir un bien sombre dessein : les faire poser aux sabots d'une chèvre !
J'étais parvenue à leur faire quitter leur bitume parisien, mon plan jusque là fonctionnait à merveille. Je pouvais passer à la phase B : trouver la biquette de mes rêves. Mais cette quête ne s'avérait pas chose facile. Allez proposer à une bande de chèvres de les prendre en photo avec des ballerines à pompons et vous aurez de suite droit à la gueule.
Hé les chèvres revenez !
Bande de moutons va !
Alors j'ai fait quelque chose de totalement répréhensible dont j'ai honte : je me suis attaquée à l'innocence même, le chevreau qui vient de naître. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Muguette, née comme son nom l'indique le 1er mai. Ce qui me fait dire que tout est plus simple à la campagne, même les concepts !
Salut Muguette, tu veux bien poser avec ma paire de ballerines à pompons, dis ?
Bon ok, si tu refuses, sache juste que le chevreau à l'ail est l'un de mes plats préférés !
Malgré maintes tentatives, son refus fut catégorique : pas de pompons !
Mais, si je me radinais avec des clochettes la prochaine fois, Muguette me présenterait sûrement une copine que ça intéresse.
Paraîtrait qu'elle crèche chez Monsieur Seguin...
Bêêêrk !