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Minos et compagnie
14 septembre 2009

Ma douleur, ma consolation

Ou quand Billy me sauve du blues

Quand j'étais petite et que je m'étais fait mal, ma grand-mère pour me calmer et sécher mes larmes me chantait une petite berceuse qu'elle tenait elle-même de sa maman. Celle-ci, dans une langue étrangère et à présent oubliée, racontait l'histoire d'une mère tentant d'endormir son enfant en lui disant que son père était parti faire fortune en Amérique et qu'il fallait à présent attendre de ses nouvelles. Autant vous dire que cette lettre n'arriverait jamais puisque le père en question était sûrement mort en route ou bien arrivé, mais entiché d'une autre femme (oui, je sais, ma grand-mère était issue d'un peuple qui n'était pas des plus optimistes). Toujours est-il que je me calmais immédiatement dès qu'elle entonnait ce refrain : "Shlof, mayn kind, mayn treyst, mayn sheyner, Shlofzhe, zunenyu" (dors mon enfant, ma consolation, ma beauté. Dors à présent mon adorée).

Ce n'est que des années plus tard que j'ai eu enfin la traduction de ce refrain. Mais je savais bien, en écoutant chanter ma grand-mère, à la manière dont elle fermait les yeux, un sourire aux lèvres, serrant mes mains dans les siennes que ces paroles étaient réconfortantes. Alors, je me laissais aller dans ses bras et oubliais très vite ma douleur.
J'ai perdu ma grand-mère et que j'ai oublié l'air de la chanson, mais je me souviens toujours de ces paroles qui me consolent lorsque j'ai mal quelque part : "Shlof, mayn kind, mayn treyst, mayn sheyner, Shlofzhe, zunenyu".

Et quand la douleur est trop forte, comme ces derniers jours par exemple, où un tour de reins m'empêche littéralement de réfléchir. Que la science et le corps médical peinent à me soulager. J'ai une autre manière bien à moi de trouver un peu de réconfort. Je me console en m'achetant un accessoire, mais pas n'importe lequel. Un truc devant lequel j'ai longtemps bavé, tentant vainement de me persuader que l'objet de mes désirs ne serait qu'un feu de paille de plus duquel je me lasserais tout aussi vite que du reste de ma penderie.

Prenant, cette fois-ci, pour paroles d'évangile ces quelques mots de mon ostéopathe :"faut changer de sac Madame Minos. les sacs en bandoulière ne sont pas recommandés quand on a les vertèbres en mikado !", je me suis précipitée ce week-end au corner Jérôme Dreyfuss du Printemps pour trouver un sac aux vertus thérapeutiques. J'ai opté pour le modèle Billy gris qui se porte à la main ou à l'épaule, mais en aucun cas en bandoulière, ah ça non ! Il pèse une tonne, mais il me plaît.
Il plaira nettement moins à mon ostéo qui, quand il disait qu'il fallait que je change de sacs, voulait me voir porter un sac à dos. Il peut toujours aller se gratter, celui-là, car jamais, NON JAMAIS, je ne porterai ce truc.

photo1       photo 

Comme vous pouvez voir, j'ai fait de belles photos de ma nouvelle acquisition avec mon IPhone-clic-clac-l'affaire-est-dans-le-sac. Comme je les ai faites au bureau, j'ai remplacé les fleurs fraîches par mon Mac Book et le papier à fleurs par mes dossiers en souffrance.
Résultat : j'ai réussi à donner à un accessoire de luxe l'allure d'une bouse.

Bien joué la mère Minos !

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Commentaires
A
Mais bien sûr que le shopping a des effets antalgiques! <br /> Zut j'ai mal nulle part!
L
Oui Bulles, il y a des chances que mon ostéo me fiche à la porte. M'en fous ! Des ostéo qui ne demandent qu'à travailler, y'en a à la pelle. <br /> "Entre gris clair et gris foncé"... arf ! Grâce à toi, j'ai trouvé le p'tit nom de mon sac (oui, je donne des noms à mes sacs... y'en a bien qui en donnent à leur voiture ou leurs peluches !). Je vais l'appeler Billy Goldman !<br /> Jean-Jacques, c'est indéniable, tu nous manques. Reviens !<br /> <br /> Sache Eve que le shopping a sur moi des effets antalgiques. Même un pied dans la tombe j'aurais encore la force de me faire une vente privée. Merci pour le compliment, venant d'une esthète qui fait de si jolies photos avec ces chaussures cela me va droit au coeur ! J'aurais dû rajouter en arrière plan mon café du matin et la trouilloteuse, mais j'ai eu peur que cela altère la puissance évocatrice de mon sujet. <br /> <br /> Bienvenue Louise et merci ! Je me suis rendue sur ton blog et question humour, tu es plutôt calée. C'est un grand plaisir de te lire !
L
"Résultat : j'ai réussi à donner à un accessoire de luxe l'allure d'une bouse"<br /> tu m'as bien fait rire! <br /> C'est un talent qu'on ne met pas assez en avant!<br /> Bon rétablissement!
E
Trop drôle ton billet j'ai bien ri!!<br /> Ma pauvre toutes mes pensées vont vers toi mayn kind !<br /> <br /> Enfin, c'est une bonne excuse pour te précipiter vers le corner Dreyfuss au Printemps! pas si violent que ça le tour de reins hein ? <br /> <br /> et j'aime beaucoup ta mise en scène pour ton sac, tu as raison tu l'as bien mis en valeur dis donc! :)
B
Héhéhé je pense que ton ostéo va moyennement apprécier ton tour de passe-passe ! La fausse embrouille ahahah !<br /> <br /> Mais comme je te comprends, abandonner un J. Dreyfuss ça fait mal au cœur (même si je trouve que le monsieur a pété une durite avec le prix de ses sacs, mais ça n'engage que moi).<br /> <br /> Bon sinon moi sur les photos je vois deux gris différents du coup ton sac a l'air d'être "entre gris clair et gris foncé" (elle est bonne non ?) mais le Mac book derrière donne une idée précise de la taille du truc : tu vas te ruiner le dos again. Mais il est beau ;-)
Minos et compagnie
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