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Minos et compagnie
18 février 2009

Que reste-t-il de nos idoles ?

Ou pourquoi Mickey m'émeut

mickeyrourkenbAlors que la cérémonie des Oscars a lieu dans moins d'une semaine et que Mickey Rourke est donné grand gagnant, je m'interroge sur ce qui fait la gloire et la déchéance d'un homme.
Mickey Rourke pour moi, c'était Neuf semaines et demi, film phare des années 80 à l'esthétisme léché et à la bande son fabuleuse (Slave to love, ça vous dit quelque-chose ? Un génie que ce Bryan Ferry !).
Il jouait les beaux gosses au côté de Kim Bassinger qui n'était pas mal non plus. Comment résumer brièvement le sentiment que toutes les filles de 7 à 77 ans, un brin midinette, pouvaient ressentir en voyant Mickey vider son frigo sur Kim ? Il était une icône sexuelle en puissance ! Un concentré de testostérone ! Charnel n°5, c'était lui !
Pour l'adolescente pré-pubère que j'étais, il était l'Homme dans toute sa splendeur, celui qui, dans mes rêves les plus fous (très sages à cet âge) serait un jour mien. Toi Mickey, Moi Kim ! Bon les choses ont mal tourné puisque, malgré tout le mal que je me suis donné, je ne ressemble toujours pas à Kim Bassinger et Mickey, lui, ne ressemble plus du tout à Mickey. Mais que s'est-il passé ??
Pour moi, je sais : 20 cm trop courte et 10 cm trop large pour réussir mon coup, sans parler des cheveux qui ne veulent toujours pas tenir dans le petit chignon négligé que je me fais quand je veux faire ma "Kim".
Mais à lui, que lui est-il arrivé pour ne plus ressembler à rien ? On ne peut même pas dire qu'il est moche. Non, c'est autre chose, il est devenu hors norme. Il semble avoir donné son corps à la science et apporté sa contribution au transgenre.
Toute à mes réflexions sur l'esthétisme Rourkien, je me suis surprise tout d'un coup à penser à mon idole, non plus comme à une poupée gonflable, mais comme à un être humain.
Oui, au fait, que s'est-il passé dans sa vie à lui pour qu'il en arrive là ? Un homme bien dans ses baskets, à la vie facile, à qui tout sourit, sans souffrances- ou très légères - serait-il parvenu à ce même résultat, usant de l'autodestruction avec autant de talent ? Serait-il possible que Mickey ait voulu pulvériser son image de sex symbol insipide ? Aurait-il souffert d'être le fantasme d'un bon milliard de femmes sur cette planète ? Certains hommes que je connais répondraient sûrement à cela que c'est une sacrée chochotte et qu'il faut être bien c... pour ne pas profiter de la situation. Oui certes, quand la situation est temporaire, mais lorsqu'elle s'installe, comment passer à autre chose ?wrestler
Les piedestales sont parfois trop hauts. Mickey n'avait pas de parachute lorsqu'il est descendu du sien. Des coups dans la gueule, il en a pris : drogue, alcool, sans parler des poings de ses congénères lorsqu'il s'est mis à la boxe. Une façon comme une autre de fuir ses addictions, mais toute aussi destructrice quand on s'y lance à corps perdu. Et le revoilà, une vingtaine d'années plus tard. Il a perdu de sa superbe le Mickey. Ha ça non, il n'a pas de beaux restes, mais il est plus humain que jamais, assumant ses erreurs, affirmant, à présent, qu'il vaut mieux accueillir la vie en tendant les mains plutôt qu'en montrant les poings.
Il fait son grand come back dans The Wrestler avec un rôle qui est, dit-on, le rôle de sa vie. Moi, j'ai envie de croire, qu'en bon ange déchu, il a fini par être touché par la grâce et que le meilleur pour lui reste à venir.
Se brûlera-t-il les ailes à nouveau ?... Che sera sera. En attendant, Mickey est plus beau que jamais.

The Wrestler, un film de Darren Aronofsky, avec Mickey Rourke et Marisa Tomei. En salle le 18 février.

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